Les histoires
Nos valeurs
Nous avons hérité de cette maison, ce jardin. Mais ce n'était pas une maison, un jardin. C'était un poème, c'était une aventure, c'était une extravagance. Une oasis romantique miraculeusement intacte, un voyage dans le temps.
Alors on s'est dit que ce lieu ce n'était pas pour y vivre, juste nous, une famille. Ce lieu, il fallait l'offrir.
Le terme "Oikia", maison, est à la racine des mots "écosysteme", "écologie".
Vivre en bonne intelligence à l'intérieur de notre maison à tous, la planète.
Vivre en bonne intelligence à l'intérieur de notre maison intime, nous.
L'un ne peut aller sans l'autre. La vie est une.
La vocation de l'Oikia est d'honorer cette indivisibilité. D'être un précurseur de cette réunion. Elle est pétrie de notre amour de la vie, de notre tristesse face aux mutilations qu'on lui fait subir.
Fondée en 1995, l'Oikia est le premier centre de stages de développement personnel-et interpersonnel-ouvert en Grèce. Notre rôle est essentiellement pionnier. Nous avons introduit plusieurs méthodes et courants de pensée en Grèce, de thérapie, d'éducation, de travail du corps et de la voix, qui sont à présent largement instituées dans le pays. Nous oeuvrons de différentes manières au développement d' une conscience collective et nous nous attachons à garantir une qualité véritable, tant dans notre accueil que dans notre programmation et surtout, dans notre éthique.
L'histoire de Christina
L'Histoire de l'Oikia
Comment cette demeure aristocratique, bicentenaire, s’est un jour transformée
en centre de développement personnel,
narré par sa fondatrice Christina Chorafa.
Au début était le rêve
Puis vint la maison.
Au temps du rêve je vivais entre ciel et mer dans une petite cabane en bois que mon partenaire de l’époque et moi avions construite de nos propres mains, sur mon île d’origine Céphalonie.
A l’époque, immergée dans la nature majestueuse, luxuriante de l’île, j’écrivais. La splendeur environnante m’était par moments presque insoutenable, j’étais constamment saisie dans un profond sentiment du sacré de l’existence et c’est ainsi que je me suis prise à rêver à un lieu qui y serait dédié.
Quelques années plus tard j’ai hérité! Et de la cabane je me suis retrouvée au palais - car c’est ainsi que surnommaient l’Oikia les anciens de l’île. Les deux lieux n’étaient pas sans similitudes: la cabane comme le palais semblaient sortis d’un conte de fée. Et quand il pleuvait, tous les deux fuyaient!
Je me souviens encore du moment où je me suis assise pour la première fois sur le petit perron devant la cuisine de l’Oikia. Instantanément, une pensée s’est imposée à mon esprit :
« Nous y voici. Le rêve a trouvé sa place. »
Quelques années plus tard je rencontrais Olivier Clementz, un français qui allait devenir mon compagnon de vie et la fondation la plus stable de l’Oikia. Depuis nous sommes deux à nous occuper du lieu, entourés d’une précieuse équipe de collaborateurs amis et de toute une flopée de chats et d’oiseaux.
Histoire de l’Oikia
narrée par Olivier Clementz, compagnon et co-équipier de Christina
La mémoire de la maison est indéfectiblement liée à celle d'une grande famille qui s'illustra tout au long de l'histoire grecque récente.
Or, dès qu'il s'agit de la maison et de la société prestigieuse qui y fit entendre ses rires, histoire et légende dansent la sarabande dans l'esprit de celui qui prête une oreille attentive à ce qu'en disent les anciens de l'île.
Ainsi, on dit qu'un certain jour, Georgios Boulgaris, gouverneur d'Hydra et donc de la flotte militaire fit naufrage avec son imposant navire au large d'Egine. Dans la chaloupe qui l'emmenait vers la terre ferme, il fut tellement séduit par la beauté du paysage qui s'offrait à lui, qu'il décida d'y établir un vaste domaine.
Ce serait là que le gouverneur Capodistrio, jouissant alors de l'hospitalité du maître des lieux, aurait rédigé les premiers chapitres de ce qui allait devenir la constitution de la république grecque naissante. Il y aurait fait planter aussi le tout premier champ de pommes de terre de toute la Grèce dont il aurait apporté les spécimens d'Europe occidentale. Il nourrissait le projet d'en généraliser la culture sur tout le territoire d'un pays en proie à la famine ; or, quand il vanta les vertus de cette plante miraculeuse devant un parterre de paysans, ceux-ci réagirent avec méfiance devant l'aspect peu engageant de la plante et se montrèrent très réticents à en adopter la culture. Il eut donc recours à un stratagème : Il fit planter quelques spécimens dans la propriété et les fit garder jour et nuit par soldats en arme auxquels il recommanda secrètement de ne pas faire trop de zèle. Devant le grand cas qui était manifestement fait de la pomme de terre, les paysans accoururent de partout pour voler autant qu'ils pouvaient de ces plantes précieuses, commençant ainsi de les répandre sur tout le pays.
Aux alentours de 1840, l'imposante villégiature actuelle fut édifiée sur le domaine par le fils de Georgios, Dimitrios Boulgaris, alors premier ministre de la toute jeune république grecque. Après la mort de Dimitrios la maison passa à son fils Lazaros puis à la fille de ce dernier, Maria Voulgari. Maria épousa Alexandros Karapanou, fils du politicien et archéologue Constantin Karapanos, à qui l’on doit la découverte de l’ancien oracle de Dodone. De ce jour, l’Oikia Voulgari fut connue sous le nom d’Oikia Karapanou.
Maria Voulgari y vécut de longues années et y mourut en 1967, laissant derrière elle les anges qu’elle peignait dans une maison qui resta inoccupée jusqu’en 1990, date à laquelle son arrière-petite-fille Christina Chorafa prit à son tour la succession des lieux.
Lorsque Christina revint sur les terres de ses ancêtres, elle n'y trouva qu'un chateau hanté nourrissant les craintes des esprits, qui était devenu le terrain de prédilection des enfants les plus aventureux. Elle décida de la restaurer et de lui offrir un destin à la hauteur de son passé historique et mystérieux en y implantant le premier centre de séminaire de développement personnel grec. Outre que cela fait des heureux en la personne des stagiaires on a souvent le sentiment que cette renaissance expérimentale et publique plaît beaucoup à la maison elle même, un peu comme si elle avait été secrètement conçue pour ça...